Coups de cœur de la rentrée : Littérature étrangère

Après vous avoir partagé mes coups de cœur en littérature francophone, c’est au tour de la littérature étrangère, avec en l’occurrence quatre titres de littérature anglophone qui m’ont séduite. Il me semble que d’habitude, je lis plus de romans étrangers. Je les a peut-être un peu délaissés ces derniers temps, mais j’y reviens toujours avec plaisir…

Et pour commencer, ce coup de cœur absolu que j’ai dévoré en un weekend : La mer de la tranquillité d’Emily St. John Mandel. C’est la première fois que je lis l’un de ses livres, et je suis absolument conquise. L’intrigue démarre en 2401 sur les colonies lunaires, et l’on suit un personnage au nom unique de Gasperry-Jacques, qui se retrouve embauché par l’Institut du temps pour mener une enquête bien particulière. A plusieurs périodes dans le temps, différentes personnes ont vécu une expérience unique, entendant la musique d’un violon et le bruit d’un avion. Gasperry va alors voyager à travers le temps et l’espace à la recherche de réponses. Chapitre après chapitre, les différentes intrigues s’entremêlent dans un récit poétique, et qui fait voyager le lecteur. C’est un véritable plaisir de lecture, une histoire fascinante à travers laquelle la démarcation entre les différentes époques semble s’effacer, et ce jusqu’à la révélation finale.

La mer de la tranquillité est ce que je qualifierais de “science-fiction douce”. C’est un récit qui se passe dans le futur, qui évoque le voyage dans le temps, mais sans être particulièrement difficile à suivre. C’est un livre à la fois poétique et accessible, le genre de bouquin qu’on ouvre, et qu’il est impossible de refermer avant de l’avoir terminé. C’est un véritable plaisir de lecture, et une chose est sûre : j’ai hâte de lire les précédents romans de l’autrice, celui-ci était une super découverte.

Dans un deuxième temps, un petit pavé que j’ai eu envie de lire à la seconde où on me l’a pitché. Et pareil, impossible de lâcher ce livre. Il s’agit du roman Les voleurs d’innocence de Sarai Walker. L’histoire se déroule aux Etats-Unis dans les années 1950, et on suit six sœurs héritières d’un empire d’armes à feu. Elles grandissent dans un environnement oppressant, dans une maison imposante qu’elles ont surnommée le gâteau de mariage. Alors que la sœur ainée se fiance, cherchant à échapper à la fois à sa famille et à sa condition, sa mère lui annonce que si elle se marie, elle mourra. Elle fait le choix de ne pas l’écouter — la seule qui la croira est la cinquième sœur Iris, la narratrice du roman. Dès le début, on sait que c’est la seule qui a survécu, mais on ne sait pas trop à quoi, ni comment.

Ce livre est un véritable page-turner, à travers lequel chaque prédiction effrayante de la mère va se réaliser, on ne sait pas trop pourquoi ni comment. Honnêtement, c’est un chef d’œuvre à l’ambiance gothique que j’ai dévoré. Une fois l’intrigue lancée, on ne s’arrête plus dans ce tragique enchaînement d’événements. Une lecture envoûtante à l’intrigue très réussie, et qui m’a tenue en haleine jusqu’au bout. A découvrir de toute urgence !

Après le voyage dans le temps et le mystérieux roman historique, on enchaîne avec une dystopie : Nos cœurs disparus de Celeste Ng. C’est un roman d’anticipation proche, qui peut faire penser à La servante écarlate de Margaret Atwood, ou encore à Viendra le temps du feu de Wendy Delorme. L’intrigue se déroule aux Etats-Unis dans un futur pas si lointain, où le racisme envers les personnes d’origine asiatique est omniprésent (vous savez, dans la droite lignée de la pandémie de covid, tous les problèmes du pays sont jetés sur leur dos). Dans ce contexte, la garde des enfants est retirée aux personnes qui sont soupçonnées d’être des ennemis du régime.

On va suivre le personnage de Bird, un petit garçon qui n’a pas vu sa mère depuis trois ans car celle-ci est partie vivre off-the-grid lorsque l’état a condamné ses écrits comme antipatriotiques. Elle s’est alors cachée loin de la société pour protéger sa famille. Un beau jour, Bird reçoit un mystérieux courrier qui lui évoque une histoire que lui racontait sa mère lorsqu’il était petit. Persuadé que celle-ci essaie de communiquer avec lui, il décide de partir à sa recherche avec l’aide de tout un réseau de bibliothécaires rebelles.

Ce livre touche à plein de thématiques qui sont d’actualité, en passant par les discriminations, la liberté d’expression, et les dérives de la société en temps de crise. C’est un livre très touchant, avec à son cœur l’amour indestructible qui unit une mère à son fils. Le final est absolument grandiose, mais je ne vous en dirai pas plus… A vous de le découvrir !

Et pour finir, un roman que j’ai vu partout depuis sa sortie en anglais, et que je suis ravie d’avoir enfin lu moi aussi : Demain et demain et demain de Gabrielle Zevin. J’avais peur d’être déçue à cause de la hype, mais c’était carrément à la hauteur de mes espérances au final ! Un roman qui m’a fait ressentir tout un tas d’émotions, et ce à tour de bras. Un tel rollercoaster de sentiments, ça n’a pas de prix.

Il y a fort longtemps, j’avais lu l’un des précédents livres de Gabrielle Zevin, Je ne sais plus pourquoi je t’aime, que j’avais absolument adoré. Depuis ce jour, je me suis toujours dit que je voudrais lire d’autres livres de cette autrice : c’est désormais chose faite, et c’était une brillante idée. La théorie s’applique encore et toujours, à couverture magnifique, histoire tout aussi magnifique.

Demain et demain et demain, c’est l’histoire de deux amis d’enfance, Sam et Sadie. Ils se sont tout d’abord perdus de vue, mais leurs chemins se croisent à nouveau alors qu’ils sont tous les deux à l’université. De leur passion pour les jeux vidéos naît un projet fou : créer leur propre jeu, qu’ils décident d’appeler Ichigo. Plus fou encore, ce jeu rencontre un succès mondial, et les rend célèbres partout dans le monde. Mais le chemin de la célébrité est semé d’embûches, de coups bas et de jalousie. Chapitre après chapitre, on voit Sadie et Sam se disputer, puis se réconcilier. Une chose est sûre, quand ils travaillent ensemble, ils réalisent des choses absolument incroyables… Encore faut-il qu’ils acceptent de se parler.

Ce livre est une pépite, avec des personnages à la fois réalistes et attachants, dans leurs qualités comme dans leurs défauts. On passe aisément du rire aux larmes, et c’est ça que j’aime. Je ne sais pas trop à quoi je m’attendais en démarrant ma lecture, mais une chose est sûre, je n’ai pas été déçue. Un livre que je ne suis pas près d’oublier !

Contrairement à la plupart de la littérature francophone que j’ai pu lire récemment, ces quatre livres sont de gros pavés… Mais je peux vous garantir qu’ils en valent tous les coup ! En avez-vous lu certains d’entre eux ?

2 thoughts on “Coups de cœur de la rentrée : Littérature étrangère

Leave a comment