Mes lectures de la 2e semaine d’Avril

Je suis dans une période où je lis pas mal de jeunesse en ce moment, mais j’essaie tout de même de varier un peu. C’était le cas la semaine dernière, et ce sera je le pense encore le cas cette semaine… En attendant, voici les quatre livres que j’ai dévorés en cette 2e semaine d’avril !

Pour commencer, j’ai terminé Ilos de Marion Brunet. J’ai découvert cette autrice avec son roman Nos armes, qui est sorti en début d’année, et que j’avais absolument adoré. Quand j’ai vu qu’elle en sortait également un nouveau au rayon jeunesse, je n’ai pas hésité une seconde. L’intrigue se déroule à Marseille en 2052, alors que la ville a été en partie submergée par les eaux. On suit Nolane, une adolescentes qui gagne sa vie en plongeant parmi les décombres pour récupérer des objets précieux. Elle est repérée par un homme d’affaire peu scrupuleux, le Commodore, qui va commencer à l’employer, et lui assigner la surveillance de Bonnie, une jeune nageuse très prometteuse. Les deux jeunes filles vont très rapidement se lier d’amitié (et plus, peut-être…) et former autour d’elles un groupe d’amis qui partagent les mêmes valeurs qu’elles. Ensemble, ils essaient de créer un monde meilleur, et de faire payer aux Ultra Riches la situation catastrophique dans laquelle ils ont mis la planète. J’ai dévoré se livre, qui par ailleurs se lit très facilement. La plume de Marion Brunet est sublime, et l’histoire est captivante. Hâte de lire la suite !

Ilos – Tome 1 de Marion Brunet, sorti chez Pocket Jeunesse le 7 mars.

J’ai également lu avec beaucoup de plaisir La gosse de Nadia Daam, un récit percutant qui nous raconte la vie de l’autrice avec sa fille, depuis le décès de son ex conjoint alors que leur fille avait 11 ans. C’est un livre bourré d’humour et d’anecdotes, mais aussi de questionnements plus sérieux sur le féminisme, et la manière qu’a chacun d’élever ses enfants. Ce livre m’a fait rire aux éclats, mais m’a aussi beaucoup émue, ce à quoi je ne m’attendais pas forcément. C’est un petit bijou, et un véritable plaisir de lecture !

La gosse de Nadia Daam, sorti chez Grasset le 27 mars.

Je cherche toujours à parfaire ce que j’appelle ma “culture young adult”. La plupart des livres que je lis sont des nouveautés, mais je me laisse aussi tenter par des titres qui datent un peu, surtout si j’en ai beaucoup entendu parler, et que bien sûr, les retours sont excellents ! Et cette fois-ci, je me suis laissée tenter par Vampire Academy de Richelle Mead. L’idée était aussi que je puisse éventuellement l’utiliser comme moyen de comparaison, comme référence lorsque je parle de mes lectures, puisque c’est un livre qui a fait beaucoup parler ! Bref, je me cherche des excuses, mais en attendant, je l’ai dévoré. L’héroïne est forte aussi bien physiquement que par sa volonté, et elle n’en fait qu’à sa tête… Tout en gardant le sens des priorités, à savoir qu’elle est responsable de la sécurité de sa meilleure amie vampire. J’avoue avoir démarré cette lecture avec plus de curiosité que de véritables attentes, mais j’ai passé un très bon moment de lecture. Je n’ai pas vu les pages passer, et sincèrement, j’ai hâte de lire la suite ! On verra si mon enthousiasme tient jusqu’au bout de la série 😀

Vampire Academy – Tome 1 : Soeurs de Sang de Richelle Mead. Disponible en français chez BIGBANG, sorti le 5 octobre 2022.

Et enfin, j’avais besoin d’un peu de romance, donc je me suis lancée dans la lecture de la série La ronde des saisons de Lisa Kleypas, et j’ai terminé le premier volume, Secrets d’une nuit d’été. J’avais déjà lu sa série Les Hathaways l’année dernière, qui m’avait vraiment conquise, et j’ai retrouvé son univers avec beaucoup de plaisir. On est vraiment dans de la romance historique à la Bridgerton, avec des jeunes filles qui doivent se marier pour assurer leur avenir, mais c’est aussi drôle, émouvant, romantique, bref, tout ce dont j’avais besoin pour me remonter le moral. Une chouette lecture !

Secrets d’une nuit d’été de Lisa Kleypas, in La ronde des saisons 1 & 2, sorti chez J’ai Lu le 7 février.

Pour cette semaine, aucune déception, c’est ça qu’on veut ! Et j’attaque aujourd’hui le nouveau livre de Titiou Lecoq, Une époque en or, qui je l’espère va me plaire !

Mes lectures de la 1e semaine d’Avril

Les lectures s’enchaînent et ne se ressemblent pas ! Aujourd’hui, je voulais vous parler des livres que j’ai lus en cette première semaine d’avril.

Et pour commencer, le nouveau livre de Wendy Delorme Le chant de la rivière. Les chapitres alternent entre passé et présent. On y suit une jeune femme qui est partie passer quelques jours à la montagne pour se ressourcer, en attendant de découvrir si oui ou non elle est enceinte. Elle raconte son quotidien à son amoureux, tout en revenant sur les débuts de leur histoire commune. En parallèle, la rivière voisine nous raconte une belle histoire d’amour entre deux jeunes femmes, un siècle plus tôt. J’ai retrouvé avec délectation la plume onirique de Wendy Delorme, que j’affectionne tout particulièrement. Entre passé et présent, entre nature et poésie, c’est un livre d’une beauté absolue, et je le pense, une de mes lectures préférées de l’année 2024 jusqu’à présent !

Le chant de la rivière de Wendy Delorme, sorti chez Cambourakis le 3 avril.

Dans les sorties de la semaine, j’ai aussi dévoré le roman de Maggie Stiefvater Esprit rebelle. C’est une histoire qui fait partie de l’univers Disney, et ça fait un bout de temps que je vois passer ces livres avec curiosité. En voyant la beauté de cette édition, et le fait que c’est Maggie Stiefvater qui a écrit le livre, j’ai enfin fini par me laisser tenter. On y suit Merida, quelques années après le fameux dessin animé dont elle est l’héroïne. L’histoire se déroule donc au château de DunBroch en Ecosse. La nuit de Noël, elle surprend Feradach, le dieu de la destruction, en route pour détruire son château, sa famille, et tout ce à quoi elle tient. Elle va alors faire un pacte avec lui : si elle arrive à faire changer sa famille dans l’année à venir, alors il ne les détruira pas. C’est une histoire très addictive, pleine de magie, d’aventures et de personnages attachants. Je l’ai dévorée, et je pense que je me laisserai tenter par d’autres titres de la collection !

Esprit rebelle de Maggie Stiefvater, sorti chez Hachette Heroes le 3 avril (pour l’édition française).

Je me suis également laissée tenter par le recueil de poésie de Chrissy Nicole Broken But Healing. C’est une très belle collection de poèmes sur la douleur, et la reconstruction. Je suis cette autrice sur Tiktok depuis un bout de temps, et je suis ravie d’avoir enfin découvert sa plume !

Broken But Healing de Chrissy Nicole, autoédité, sorti en septembre 2022.

J’ai aussi lu le livre de Sven Holm Termush, côte Atlantique, traduit du Danois. C’est apparemment un texte de science-fiction absolument culte. C’est la fin du monde, et l’histoire se passe dans un hôtel qui abrite quelques riches survivants, ayant payé cher pour être protégés. Alors que l’extérieur est balayé par les radiations, des blessés frappent à la porte. C’est une réflexion sur la fin du monde, les privilèges, et que faire en cas d’apocalypse. A titre personnel, j’ai trouvé les personnages fort peu attachants, et j’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire alors qu’habituellement j’aime bien ce genre de livres. Evidemment, ça fait réfléchir quand à l’égoïsme des survivants et des privilégiés. Mais personnellement j’ai trouvé ce livre plutôt oubliable.

Termush, côte Atlantique de Sven Holm, sorti chez Robert Laffont le 28 mars (pour l’éditions française).

Comme je suis une grande passionnée de mythologie, j’ai également dévoré Méduse de Jessie Burton ! Je l’avais acheté l’été dernier en anglais, et comme il va sortir en français, je me suis dit que c’était l’occasion ou jamais de le lire. C’est une novella assez courte, qui suit comme vous vous en douterez l’histoire de Méduse, avec sa tête de serpents. Elle habite sur une île isolée avec ses deux sœurs depuis que Poséidon a abusé d’elle, et qu’Athéna l’a maudite. Un beau jour, le jeune Persée va arriver sur l’île. Sans se voir, les deux jeunes gens vont peu à peu se rapprocher, et tomber amoureux… Jusqu’au jour ou Méduse apprend que le jeune homme est venu la tuer. J’ai adoré cette réécriture du mythe de Persée et Méduse, que j’ai trouvée très émouvante et pleine de justesse. La plume de Jessie Burton est absolument sublime !

Méduse de Jessie Burton, sortie prévue chez Gallimard Jeunesse le 11 avril (pour l’édition française).

Et enfin, j’ai craqué pour un livre qui me faisait de l’œil depuis sa sortie. Commencé samedi soir et fini dimanche matin, il s’agit de Noblesse Oblige de Maiwenn Alix. C’est une uchronie que se déroule de nos jours dans une France où la Révolution de 1789 n’aurait jamais abouti. Depuis deux décennies, tous les ans quelques jeunes filles des classes populaires sont sélectionnées pour participer à une émission de téléréalité appelée Noblesse Oblige, à l’issue de laquelle soit elles épouseront un membre de la noblesse, soit elles finiront au couvent. Notre héroïne s’appelle Gabrielle, et depuis que la noblesse lui a tout arraché, elle est devenue anti-royaliste. Evidemment elle va être sélectionnée pour participer à l’émission, tout en étant chargée par un réseau révolutionnaire d’espionner la noblesse, et de résoudre le meurtre de la candidate phare de la saison précédente, disparue dans des conditions plus que suspicieuse. C’est un livre absolument addictif. Pour moi qui ai grandi en lisant Les orangers de Versailles et Les Colombes du Roi Soleil, et qui ai plus tard retrouvé le goût de la lecture avec des livres comme Hunger Games, La Sélection, ou encore Red Queen, c’est un parfait combo des deux, le tout bien saupoudré de rage féminine, bref, c’était une lecture absolument délectable, qui nous fournit également une belle réflexion sur la téléréalité, et le patriarcat bien sûr !

100% would recommend (attention aux trigger warnings cependant, notamment en ce qui concerne les violences sexuelles, et la violence tout court).

Noblesse Oblige de Maiwenn Alix, sorti chez Slalom le 8 février.

Coups de cœur de la rentrée : Quatrième partie

Etant donné que je suis une grande lectrice, et ça je pense que vous le savez désormais, je n’ai toujours pas terminé de vous présenter mes coups de cœur de la rentrée littéraire, et je reviens aujourd’hui avec quatre nouveaux ouvrages.

Inévitablement, je commence avec Suite inoubliable d’Akira Mizubayashi. J’avais adoré ses trois précédents romans, donc bien évidemment, j’attendais celui-ci avec impatience. En le démarrant, je me suis dit ça y est, on repart sur les mêmes thématiques qu’avant. Alors oui, bien évidemment, on est encore une fois sur un roman qui se passe entre la génération présente et celle de nos ancêtres, qui ont vécu la deuxième guerre mondiale. Et bien évidemment, la musique est au cœur du roman. Mais Akira Mizubayashi a encore une fois réussi à me prendre par les sentiments dans son nouveau roman, et j’ai été particulièrement touchée par l’appel à la paix qui rejaillissait de ce livre.

On suit cette fois-ci un violoncelliste Japonais appelé sur le front Chinois. En partant, il confie son précieux instrument à sa luthière, une jeune française installée dans la campagne japonaise. Des années plus tard, un message est retrouvé à l’intérieur de l’instrument, qui va entraîner recherches et retrouvailles. C’est un texte plein d’émotions avec un petit clin d’œil au personnage principal d’Âme brisée que j’ai retrouvé avec grand plaisir. Malgré une légère appréhension, j’ai été absolument séduite par ce texte beau et touchant. Encore une fois, je savais qu’on pouvait compter sur Akira Mizubayashi.

J’avais découvert avec beaucoup de plaisir Nathacha Appanah il y a quelques années avec son roman Rien ne t’appartient. J’avais particulièrement aimé son style d’écriture, donc quand j’ai vu qu’elle sortait un nouveau livre cette rentrée, qui d’autant plus était beaucoup plus intime, j’ai tout de suite su qu’il me fallait le lire. Le deuxième livre que je vous présente aujourd’hui est donc La mémoire délavée de Nathacha Appanah. J’aime beaucoup les livres de natures autobiographique, et d’autant plus quand il s’agit d’histoires de famille. J’ai été servie avec celui-ci, à mon plus grand bonheur !

Dans cet ouvrage, l’autrice aborde le destin de sa famille, et en particulier de ses grand-parents. A travers leur histoire, elle nous retrace aussi le parcours de ces hommes, de ces femmes, et de ces familles entières qui ont quitté l’Inde pour travailler à très bas coût sur des plantations à l’Île Maurice, après l’abolition de l’esclavage. C’est un livre touchant et plein de délicatesse, à travers lequel Nathacha Appanah nous offre un très bel hommage à ses ancêtres, à son grand-père en particulier, et nous en apprend beaucoup sur ce pan d’histoire pas si lointaine, et que l’on connait si peu. Une lecture que je vous recommande chaudement !

Entre passé et présent, le troisième livre dont je voulais vous parler est William de Stéphanie Hochet. A travers ce livre, l’autrice s’interroge sur la vie de William Shakespeare, et en particulier sur les huit années qui ont précédé ses premières pièces. J’avais lu Hamnet de Maggie O’Farrell il y a quelques années, et j’avais beaucoup aimé, et notamment le destin de sa femme qui s’est retrouvée seule à élever leurs enfants avec la belle-famille pendant que lui faisait on ne sait trop quoi (pas comme son dernier livre que je n’ai pas aimé, mais passons). J’avais un peu peur que celui-ci soit un peu répétitif du coup, mais on me l’a chaudement conseillé, et il est vrai que le traitement du personnage de Shakespeare y est complètement différent, donc pas vraiment de redites, et c’est tant mieux !

Dans ce livre, donc, Stéphanie Hochet aborde ces mystérieuses années de la vie de William Shakespeare qui sont inconnues même de ses biographes. Elle l’imagine sur les routes avec une troupe d’acteurs — une hypothèse tout à fait plausible — et met cela en comparaison avec son propre vécu et ses propres besoins de fuite. Tantôt poète, il s’essaie à l’écriture de pièces de théâtre… Et la suite, on la connait. Entre vérité historique, spéculation et anecdotes personnelles, William est un roman délectable qui nous plonge dans l’Angleterre élisabéthaine avec brio. Un vrai plaisir de lecture !

Et pour finir, un ouvrage qui est plus un recueil de poésie qu’un roman, mais qui a parfaitement sa place dans ma sélection de coups de cœur, car après tout, je fais ce que je veux : rien n’est su de Sabine Garrigues. Dès que j’ai eu ce livre entre les mains, j’ai été conquise par sa couverture. Quand j’ai vu le sujet, je l’ai mis dans mon sac pour le lire tout de suite. Rien n’est su est un témoignage en vers libre, écrit par une femme qui a perdu sa fille dans les attentats du Bataclan. C’est un ouvrage déchirant, à travers elle nous parle de sa relation avec ses parents d’abord, avec ses enfants ensuite, et ce jusqu’au jour fatidique. C’est un très beau livre sur le deuil, qui m’a beaucoup émue. Je dois bien vous avouer que je l’ai fini la larme à l’œil (mais ce n’est pas forcément une mauvaise chose !) C’est émouvant, et c’est très réussi. Je ne peux que vous le conseiller 💙

Et on s’arrête là pour aujourd’hui ! En avez-vous lu certains ? Qu’en avez-vous pensé ?

Coups de cœur de la rentrée : Littérature étrangère

Après vous avoir partagé mes coups de cœur en littérature francophone, c’est au tour de la littérature étrangère, avec en l’occurrence quatre titres de littérature anglophone qui m’ont séduite. Il me semble que d’habitude, je lis plus de romans étrangers. Je les a peut-être un peu délaissés ces derniers temps, mais j’y reviens toujours avec plaisir…

Et pour commencer, ce coup de cœur absolu que j’ai dévoré en un weekend : La mer de la tranquillité d’Emily St. John Mandel. C’est la première fois que je lis l’un de ses livres, et je suis absolument conquise. L’intrigue démarre en 2401 sur les colonies lunaires, et l’on suit un personnage au nom unique de Gasperry-Jacques, qui se retrouve embauché par l’Institut du temps pour mener une enquête bien particulière. A plusieurs périodes dans le temps, différentes personnes ont vécu une expérience unique, entendant la musique d’un violon et le bruit d’un avion. Gasperry va alors voyager à travers le temps et l’espace à la recherche de réponses. Chapitre après chapitre, les différentes intrigues s’entremêlent dans un récit poétique, et qui fait voyager le lecteur. C’est un véritable plaisir de lecture, une histoire fascinante à travers laquelle la démarcation entre les différentes époques semble s’effacer, et ce jusqu’à la révélation finale.

La mer de la tranquillité est ce que je qualifierais de “science-fiction douce”. C’est un récit qui se passe dans le futur, qui évoque le voyage dans le temps, mais sans être particulièrement difficile à suivre. C’est un livre à la fois poétique et accessible, le genre de bouquin qu’on ouvre, et qu’il est impossible de refermer avant de l’avoir terminé. C’est un véritable plaisir de lecture, et une chose est sûre : j’ai hâte de lire les précédents romans de l’autrice, celui-ci était une super découverte.

Dans un deuxième temps, un petit pavé que j’ai eu envie de lire à la seconde où on me l’a pitché. Et pareil, impossible de lâcher ce livre. Il s’agit du roman Les voleurs d’innocence de Sarai Walker. L’histoire se déroule aux Etats-Unis dans les années 1950, et on suit six sœurs héritières d’un empire d’armes à feu. Elles grandissent dans un environnement oppressant, dans une maison imposante qu’elles ont surnommée le gâteau de mariage. Alors que la sœur ainée se fiance, cherchant à échapper à la fois à sa famille et à sa condition, sa mère lui annonce que si elle se marie, elle mourra. Elle fait le choix de ne pas l’écouter — la seule qui la croira est la cinquième sœur Iris, la narratrice du roman. Dès le début, on sait que c’est la seule qui a survécu, mais on ne sait pas trop à quoi, ni comment.

Ce livre est un véritable page-turner, à travers lequel chaque prédiction effrayante de la mère va se réaliser, on ne sait pas trop pourquoi ni comment. Honnêtement, c’est un chef d’œuvre à l’ambiance gothique que j’ai dévoré. Une fois l’intrigue lancée, on ne s’arrête plus dans ce tragique enchaînement d’événements. Une lecture envoûtante à l’intrigue très réussie, et qui m’a tenue en haleine jusqu’au bout. A découvrir de toute urgence !

Après le voyage dans le temps et le mystérieux roman historique, on enchaîne avec une dystopie : Nos cœurs disparus de Celeste Ng. C’est un roman d’anticipation proche, qui peut faire penser à La servante écarlate de Margaret Atwood, ou encore à Viendra le temps du feu de Wendy Delorme. L’intrigue se déroule aux Etats-Unis dans un futur pas si lointain, où le racisme envers les personnes d’origine asiatique est omniprésent (vous savez, dans la droite lignée de la pandémie de covid, tous les problèmes du pays sont jetés sur leur dos). Dans ce contexte, la garde des enfants est retirée aux personnes qui sont soupçonnées d’être des ennemis du régime.

On va suivre le personnage de Bird, un petit garçon qui n’a pas vu sa mère depuis trois ans car celle-ci est partie vivre off-the-grid lorsque l’état a condamné ses écrits comme antipatriotiques. Elle s’est alors cachée loin de la société pour protéger sa famille. Un beau jour, Bird reçoit un mystérieux courrier qui lui évoque une histoire que lui racontait sa mère lorsqu’il était petit. Persuadé que celle-ci essaie de communiquer avec lui, il décide de partir à sa recherche avec l’aide de tout un réseau de bibliothécaires rebelles.

Ce livre touche à plein de thématiques qui sont d’actualité, en passant par les discriminations, la liberté d’expression, et les dérives de la société en temps de crise. C’est un livre très touchant, avec à son cœur l’amour indestructible qui unit une mère à son fils. Le final est absolument grandiose, mais je ne vous en dirai pas plus… A vous de le découvrir !

Et pour finir, un roman que j’ai vu partout depuis sa sortie en anglais, et que je suis ravie d’avoir enfin lu moi aussi : Demain et demain et demain de Gabrielle Zevin. J’avais peur d’être déçue à cause de la hype, mais c’était carrément à la hauteur de mes espérances au final ! Un roman qui m’a fait ressentir tout un tas d’émotions, et ce à tour de bras. Un tel rollercoaster de sentiments, ça n’a pas de prix.

Il y a fort longtemps, j’avais lu l’un des précédents livres de Gabrielle Zevin, Je ne sais plus pourquoi je t’aime, que j’avais absolument adoré. Depuis ce jour, je me suis toujours dit que je voudrais lire d’autres livres de cette autrice : c’est désormais chose faite, et c’était une brillante idée. La théorie s’applique encore et toujours, à couverture magnifique, histoire tout aussi magnifique.

Demain et demain et demain, c’est l’histoire de deux amis d’enfance, Sam et Sadie. Ils se sont tout d’abord perdus de vue, mais leurs chemins se croisent à nouveau alors qu’ils sont tous les deux à l’université. De leur passion pour les jeux vidéos naît un projet fou : créer leur propre jeu, qu’ils décident d’appeler Ichigo. Plus fou encore, ce jeu rencontre un succès mondial, et les rend célèbres partout dans le monde. Mais le chemin de la célébrité est semé d’embûches, de coups bas et de jalousie. Chapitre après chapitre, on voit Sadie et Sam se disputer, puis se réconcilier. Une chose est sûre, quand ils travaillent ensemble, ils réalisent des choses absolument incroyables… Encore faut-il qu’ils acceptent de se parler.

Ce livre est une pépite, avec des personnages à la fois réalistes et attachants, dans leurs qualités comme dans leurs défauts. On passe aisément du rire aux larmes, et c’est ça que j’aime. Je ne sais pas trop à quoi je m’attendais en démarrant ma lecture, mais une chose est sûre, je n’ai pas été déçue. Un livre que je ne suis pas près d’oublier !

Contrairement à la plupart de la littérature francophone que j’ai pu lire récemment, ces quatre livres sont de gros pavés… Mais je peux vous garantir qu’ils en valent tous les coup ! En avez-vous lu certains d’entre eux ?

Coups de cœur de la rentrée : partie 2

Qui dit première partie, dit forcément deuxième partie : voici donc une deuxième vague de mes coups de cœur de la rentrée littéraire. Comme dans mon post précédent, on trouve deux premiers romans parmi ma sélection. J’adore découvrir de nouvelles autrices, et j’espère que celles-ci seront aussi pour vous de belles découvertes !

On commence par Sauvage de Julia Kerninon. A sa sortie il y a quelques années, j’avais lu un de ses précédents livres Liv Maria que j’avais bien aimé, et très bien vendu, aussi bien en broché qu’à sa sortie en poche. Mais j’étais un peu restée sur ma faim à la fin du livre. Sauvage, c’est comme si l’autrice avait repris Liv Maria et avait gardé uniquement les aspects du livre que j’avais bien aimé, pour en faire cette parfaite pépite féministe et poétique.

On y suit Ottavia, une jeune femme qui a décidé de suivre la voie de son père pour devenir restauratrice. Elle devient son apprentie, et rapidement va ouvrir son propre restaurant. A travers le livre, on la suit qui apprend, qui voyage, qui tombe amoureuse ; et plus tard qui conjugue sa maternité avec son métier-passion. C’est un magnifique livre qui retrace le parcours d’une femme forte, et qui a décidé de prendre son destin en main. C’est aussi une belle histoire de sororité, ce qui m’a beaucoup touchée car en plus d’être une femme forte et indépendante Ottavia sait qu’elle peut compter sur ses amies, et vice-versa. Bonus, c’est un livre qui donne l’eau à la bouche et une furieuse envie d’aller en Italie. Bref, un gros coup de cœur, à lire et à offrir !

En parlant de livres qui donnent l’eau à la bouche, j’ai la transition parfaite avec mon coup de cœur suivant Dès que sa bouche fut pleine de Juliette Oury. Imaginez un monde dans lequel notre rapport au sexe et notre rapport à la nourriture ont été inversés. Matin, midi et soir on passe “en banquette”, mais la cuisine est devenu un événement de l’intime. Dans ce contexte, on va suivre Laetitia, une jeune femme tout ce qu’il y a de plus ordinaire, avec un boulot ordinaire, et un compagnon tout aussi ordinaire (pour ne pas dire ennuyeux). Tout va bien jusqu’au jour où — ô tabou ! — son appétit pour la nourriture va s’éveiller, et soudain elle se découvre l’envie de cuisiner.

Dès que sa bouche fut pleine est un premier roman d’une originalité folle, qui aborde la question du désir féminin et les tabous qui l’entourent de manière détournée, mais extrêmement pertinente. J’ai trouvé que l’a métaphore était absolument excellente. C’est aussi une belle histoire d’émancipation féminine. Si vous cherchez une lecture à la fois décalée et d’actualité, alors ce roman est fait pour vous. Un livre très réussi selon moi, et qui porte ses lecteur•ices à la réflexion !

On enchaîne ensuite avec Méduse de Martine Desjardins. Ce roman fascinant suit le parcours d’une jeune femme qui en a oublié jusqu’à son nom, tant ses parents la réduisent à ses caractéristiques physiques. Elle a été surnommée Méduse, et c’est ainsi que tout le monde l’appelle. Ce roman éponyme à l’ambiance gothique se lit tout seul tant on est captivé par la narration. Avec comme thématiques le pouvoir de la différence et bien sûr, son acceptation, Méduse est un récit initiatique qui décrit le parcours du combattant de son héroïne, mise au ban de la société à cause de son apparence, et qui n’a jamais vu son propre reflet tant son entourage l’a mise en garde contre les monstruosités que sont ses yeux.

C’est un roman absolument époustouflant, original et troublant à la fois. Jusqu’à la fin, on est amenés à essayer de s’imaginer à quoi ressemble vraiment Méduse, ne pouvant que faire des suppositions basées sur la réaction des personnes qui ont vu ses yeux. Page après page, on a envie de voir la jeune fille faire de cette différence son pouvoir, et quand elle le fait, c’est absolument jouissif. Bref, Méduse est un livre difficile à résumer sans trop en révéler, mais ce qui est sûr, c’est que c’est une réussite. Je ne suis pas près d’oublier ce livre !

Et mon dernier coup de cœur pour aujourd’hui, c’est La dent dure d’Isabelle Garreau, un roman à l’ambiance médiévale sur le pouvoir de la transmission, et qui nous dresse le portrait de trois femmes fortes. J’aime bien lire des romans qui sortent un peu des sentiers battus, et des tartes à la crème de la scène littéraire française, et celui-ci en fait définitivement partie. On suit trois femmes, à trois moments différents de l’histoire, qui sont reliées par une mystérieuse relique qui a traversé les âges. Trois femmes fortes, qui font trembler les hommes, et qui veulent à tout prix vivre une vie de liberté.

La dent dure est un très beau roman sur le pouvoir des histoires, et le pouvoir des femmes quand elles prennent leur destin en main. C’est une histoire qui me fait exactement penser au sous-titre des Culottées de Pénélope Bagieu : “des femmes qui font ce qu’elles veulent”, d’abord parce que j’adore cette expression, mais aussi parce que c’est exactement ce que font les femmes de ce roman vibrant et poétique, qui nous fait voyager de la Perse antique à la France contemporaine. [Avertissement : ce livre contient des scènes de violence pouvant heurter la sensibilité.]

C’est tout pour cette deuxième vague de coups de cœur. En avez-vous lu certains ? Lequel vous fait le plus envie ?

Coups de cœur de la rentrée : partie 1

Cette rentrée, je démarre un nouveau chapitre de ma vie d’adulte. Après quatre belles années passées en librairie, je lève un peu le pied pour y rester seulement à temps partiel, et de mon côté, j’ai démarré une activité de correctrice et relectrice en freelance. Bien entendu, ça ne m’empêche pas de continuer à lire (abondamment), et cela s’accompagne aussi d’une résolution que je vais essayer de tenir : poster plus souvent ici. Donc c’est parti, et pour commencer, voici quatre coups de cœur parmi les nouveautés de cette rentrée littéraire !

Coïncidence, je ne sais pas, mais ma première lecture de la rentrée littéraire reste, plus de vingt livres plus tard, ma préférée. Il s’agit de L’indésir de Joséphine Tassy.

On suit une jeune femme, Nuria, alors qu’elle rentre de boite de nuit et a ramené un presque inconnu chez elle. Tandis que le jeune homme dort sur son canapé, elle reçoit un coup de téléphone de sa grand-mère, lui annonçant que sa mère, à qui elle n’a pas parlé depuis huit ans, vient de mourir. L’enterrement a lieu le lendemain, et contre toute attente, le jeune homme du canapé s’y rend avec elle. A travers ce roman extrêmement touchant, tous deux vont partir à la rencontre des personnes qui ont le mieux connu la mère de Nuria. Chapitre après chapitre se dresse le portrait d’une femme flamboyante, qui ne savait simplement pas comment élever sa fille. Peu à peu, Nuria va aussi renouer avec ses propres sentiments vis-à-vis d’elle-même et du monde qui l’entoure. L’indésir est un roman d’une beauté à couper le souffle. C’est une histoire magnifique, et d’une vulnérabilité folle. Un livre incroyable, et qui a su me prendre par les sentiments. J’ai été conquise du début à la fin.

J’adore lire des premiers romans, et découvrir des auteurs qui je le sais, vont m’accompagner à chacune de leurs nouvelle sorties. C’est évidemment le cas de Joséphine Tassy, mais c’est aussi le cas d’une autre autrice que j’ai découvert avec joie lors de cette rentrée : il s’agit de Salma El Moumni, avec son roman Adieu Tanger.

On y suit une jeune lycéenne, Alia, qui vit à Tanger. En grandissant, elle devient consciente du regard des hommes. Son corps de jeune femme détonne dans la rue, il attire le regard. Ses parents, les hommes de sa famille, tous les adultes qui l’entourent l’enjoignent à être plus discrète et à faire preuve de modestie. Mais Alia veut comprendre ce corps qu’elle habite, elle veut se l’approprier, apprendre à l’habiter. Alors elle se prend en photo. Un jeune homme à qui elle faisait confiance va diffuser ces photos sur Insta. D’après l’article 483 du Code pénal marocain, Alia se retrouve coupable d’atteinte à la pudeur, et quitte le pays pour ne pas être arrêtée. Elle se réfugie à Lyon et enchaîne les petits boulots. Mais son passé va la rattraper, et très vite elle va se rendre compte qu’on n’est nulle part à l’abri du regard des hommes…

Adieu Tanger est un roman court et percutant. C’est un livre qui brise le tabou autour de la condition des femmes au Maroc, mais aussi partout ailleurs. Salma El Moumni y évoque avec brio le poids du regard des hommes, et l’incertitude constante dans laquelle vit son héroïne. C’est touchant, et brillamment exécuté. En tant que jeune femme, je me reconnais sans peine dans le personnage d’Alia, pour le meilleur et pour le pire. Bref, c’est un très beau livre, et selon moi, un incontournable de cette rentrée littéraire !

Mon coup de cœur suivant est un deuxième roman que j’attendais avec impatience, car c’est un roman qui parle de ce que c’est de devenir une jeune femme en plein mouvement #MeToo. Il s’agit du livre Un monde plus sale que moi de Capucine Delattre.

A travers l’histoire d’Elsa, l’autrice nous raconte ce que c’est que d’avoir 17 ans en 2017, ce que c’est de découvrir sa sexualité en même temps que le mouvement #MeToo, alors même qu’on aurait pu penser que la parole était enfin libérée, et que nous, les femmes, étions en sécurité. Au programme, une première relation amoureuse hésitante, du sexisme ordinaire, de la violence mais aussi de très beaux moments de sororité entre Elsa et ses amies. Je me suis particulièrement reconnue dans l’Elsa de la deuxième moitié du roman, qui met peu à peu des mots sur ce qui lui est arrivé.

C’est touchant, c’est révoltant parfois, c’est beau, et surtout, ça vibre de vérité. Ce livre est absolument nécessaire, et en même temps, c’est une bouffée d’air frais. Le temps d’une respiration, la parole est libérée. Je suis tellement contente de l’avoir lu, et je suis tellement contente qu’il existe. Je suis complètement fan de ce livre, et je vais le conseiller à tour de bras à toustes mes ami.e.s.

On enchaîne avec un autre roman qui m’a coupé le souffle, MURmur de Caroline Deyns. Quelle belle découverte que ce livre. C’est un roman en deux temps, qui se déroule dans un futur pas si lointain où les femmes ont perdu la liberté de disposer de leur corps (et bien sûr du coup, plus le droit d’avorter). Ce roman, dont l’ambiance peut évoquer celle de La servante écarlate de Margaret Atwood, ou encore de Viendra le temps du feu de Wendy Delorme, est construit en deux temps. On suit en premier lieu à travers une narration poétique la voie d’une femme emprisonnée après avoir fait une fausse couche (ce qui n’est pas sans nous rappeler la dégradation des droits des femmes dans certains pays pas si lointains comme la Pologne).

Ce premier acte laisse ensuite place à une narration différente, l’histoire d’une jeune fille qui subit un viol et qui va avec l’aide de sa mère avorter clandestinement. Jusqu’au bout, on croit que cela va bien se finir, mais la parole des hommes étant toujours la plus forte, on bascule rapidement dans une histoire qui n’est pas sans rappeler celle du procès de Bobigny… MURmur est un roman poignant et percutant, poétique et empreint de solidarité féminine. C’est un roman que je ne suis pas près d’oublier, et que je vous encourage vivement à découvrir !

Ainsi se clôt ma première vague de coups de cœur de la rentrée. En avez-vous lu certains ?

Quatre livres de la rentrée à côté desquels vous êtes probablement passés

La rentrée littéraire, c’est un phénomène purement commercial, qui ne sert qu’à noyer les libraires (et les lecteurs) dans une surabondance de livres. Au terme de cela sont décernés les fameux prix littéraires de novembre, à travers lesquels les mêmes auteurs se récompensent les uns les autres d’un jury à l’autre, prix qui détermineront les meilleures ventes à Noël. Je vous la fais vite : à Noël, le livre que je vais vendre le plus, je ne l’aurai pas lu.

Cela dit, j’en ai lu un paquet ces derniers mois, des livres. Certains étaient super, d’autres moins bien. J’ai lu Cher connard de Virginie Despentes, et j’ai lu Le livre des sœurs d’Amélie Nothomb, et c’est à peu près les deux seules exceptions que j’ai fait à ma règle, à savoir que j’essaie de lire des livres 1. qui me font vraiment envie, et 2. qui sortent du lot, qui passent sous les radars, et qui ont le potentiel devenir de véritables coups de cœur. Je cherche la perle rare pour les clients de la librairie (et pour moi-même bien sûr).

Du coup, l’idée aujourd’hui (comme en plus je n’ai pas posté depuis longtemps) c’est de vous parler de quatre livres de cette rentrée que j’ai adorés, et que vous n’avez probablement pas vu passer ! Sauf si bien sûr vous me suivez sur insta, auquel cas vous savez déjà tout.

Et en premier, je voulais bien sûr vous parler d’une de mes dernières lectures — qui me faisait d’ailleurs de l’œil depuis des mois — Le Feu du Milieu de Touhfat Mouhtare. L’intrigue se déroule aux Comores, à Istandra, à une époque ancienne. On y suit Gaillard, une jeune servante qui a une douzaine d’années lorsqu’elle rencontre Halima, la fille d’un riche propriétaire, qui tente de fuir un mariage arrangé. Cette rencontre va bouleverser sa vie. Halima va lui confier un mystérieux dé, et à partir de ce moment-là, les deux jeunes filles ne vont pas se voir pendant dix ans. Dix années pendant lesquelles Gaillard va subir une terrible mutilation, mais aussi se construire en tant que jeune femme indépendante. Lorsqu’elles se retrouvent, Halima est devenue la nouvelle épouse du maître de Gaillard, et cette dernière s’apprête à affronter son destin. Elle se découvre de mystérieux pouvoirs, en apprend sur elle-même et sur le monde…

Le Feu du Milieu est un superbe roman aux allures de conte des Mille et Une Nuits, qui explore de nombreuses légendes. C’est un livre comme je les aime, qui a su me transporter à travers le temps et l’espace. C’est un récit original, captivant, émouvant, et une superbe découverte en ce qui me concerne !

Le deuxième livre qui pour moi sait se démarquer dans le panorama de cette rentrée, c’est Les Reines d’Emanuelle Pirotte. Je dis ça, tout en étant pleinement consciente du fait que je suis passée à côté de certains pépites, mais là n’est pas la question. Les Reines, c’est un roman d’anticipation, qui se situe dans le futur, 500 ans après un événement appelé “la chute”, un terme en soi assez explicite. On s’imagine l’apocalypse, toute forme de technologie a disparu, les femmes ont (enfin) pris le pouvoir, et le monde est pour beaucoup revenu à la nature.

C’est dans ce contexte qu’on va suivre Milo et Faith, deux jeunes gens originaires d’une tribu de gypsies. A travers tout le livre, ils s’attirent et se repoussent, dans un spectacle digne d’une tragédie de la Grèce antique. On sent bien le terrible poids du destin qui pèse sur leurs épaules… On voyage beaucoup dans ce livre, on parcourt toute l’Europe, et on va croiser toute une galerie de personnages, allant des membres d’une troupe de théâtre itinérante, à Edda la despotique reine des Amazones du Danemark, en passant par Alba, la sybille qui vit sur une île éloignée du monde.

Les Reines se lit comme une véritable fresque historique, qui mêle Shakespeare à la tragédie antique. C’est un roman d’apprentissage, mais bien plus encore. C’est une histoire captivante, et pleine de rebondissements — j’en avais vu certains venir, d’autres pas du tout. Et oui, c’est un petit pavé, mais ça se lit tout seul ! C’est super bien écrit, avec beaucoup de justesse, et ça nous donne finalement une vision assez nuancée de l’humanité. Ce livre, je ne suis pas près de l’oublier !

Ensuite, un premier roman ! J’ai eu un gros coup de cœur pour le livre de Pénélope Rose Valse fauve. L’intrigue se déroule à l’aube d’un conflit qui n’est pas nommé (on s’imagine que c’est la deuxième guerre mondiale). On y suit Rose, une jeune femme de dix-neuf ans en quête de liberté, et qui rêve de tenir une ferme dans le Sud de la France… Mais bien sûr l’Histoire en a voulu autrement. Rose va tomber amoureuse d’un accordéoniste, l’épouser, et devenir par la même occasion la mère d’une petite fille de six ans. Lorsque ce dernier va prendre le maquis, elle ne souhaite qu’une chose : résister elle aussi. Mais elle ne va pas pouvoir le suivre.

Tout au long du roman, on va suivre une jeune femme qui fait de la résistance à sa manière, chaque jour, dans les petites choses du quotidien, et qui en même temps se révèle dans la maternité. C’est un très beau roman sur la relation entre une mère et sa fille à travers les épreuves. Ce livre nous parle de musique, nous parle de résistance, et de femmes qui vont ce qu’elles veulent. Il y a de jolis retournements de situation, qui sauront vous tenir en haleine jusqu’au bout. A découvrir de toute urgence !

Et le petit dernier de cette liste, c’est le nouveau livre d’Alice Zeniter, Toute une moitié du monde. Cette fois-ci ce n’est pas un roman, mais bien un essai féministe, à travers lequel elle aborde la place des femmes dans la littérature, à la fois en tant qu’autrices et en tant que personnages. Donc forcément selon mon radar, c’était un incontournable avant même de l’avoir lu. Et après lecture, je ne peux que vous le conseiller. C’est intéressant, c’est bien fait, mais c’est aussi bienveillant et drôle. La plume d’Alice Zeniter est excellente, et son propos est absolument nécessaire. Si vous hésitiez à le lire, vraiment, je ne peux que vous y encourager !

Et vous, que conseillez-vous parmi vos dernières lectures ?

Mes derniers coups de cœur: version livres en français !

Une grande partie des livres que je lis sont en anglais, ou des traductions qui sortent en France de livres dont j’avais entendu parler. Mais bien sûr, je lis aussi des livres en français ! A force de les avoir sous le nez toute la journée il y en a quand même bien qui me tentent une fois de temps en temps, il faut le reconnaître !

Et pour commencer, un de mes gros coups de cœur : Celle qu’il attendait de Baptiste Beaulieu. Celui-ci, je l’attendais (pun not intended…) Et je l’ai adoré du fond du cœur. On y suit deux personnages uniques et chaleureux, deux grands maladroits qui se rencontrent un jour sur le quai d’une gare à Paris. Ils s’appellent Joséphin et Eugénie, et cette rencontre va les transformer. C’est l’élément déterminant de toute leur vie. Autour de papillons, de poterie, et de poésie, peu à peu ils vont s’apprivoiser. Est-ce que ce livre va vous faire pleurer ? C’est fort possible. Mais il en vaut le coup.

En deuxième place, Ainsi gèlent les bulles de savon de Marie Vareille. Ayant dévoré le précédent livre de Marie Vareille, La vie rêvée des chaussettes orphelines, j’étais très curieuse de découvrir celui-ci. Les sujets sont tout aussi profonds, et les personnages tout aussi attachants. Il y est question de maternité, et de dépression post-partum. Ce livre nous présente le portrait de trois femmes qui sont reliées par des liens invisibles, et qui font tout pour avancer malgré l’adversité. J’ai eu un peu de mal à rentrer dedans au début, mais je suis ravie d’avoir persévéré. Je me suis finalement prise au jeu, et ce livre est magnifique.

J’ai aussi lu Le cerf-volant de Laetitia Colombani, qui est la suite de La tresse. C’est une joli histoire, et la plume de Laetitia Colombani y est toujours aussi belle. On y suit une Française qui monte le projet d’ouvrir une école en Inde, ainsi qu’une jeune femme Indienne qui donne des cours de self-defense. Je reconnais que la grosse thématique de “femme occidentale qui va ouvrir une école en Inde” m’a paru très cliché, mais le livre était beau, et les personnages féminins absolument extra, donc je vous le conseille si vous aviez bien aimé La tresse !

Si vous poussez la porte d’une librairie je vous conseille aussi du côté des traductions L’enfant du train de Ruth Druart, un livre magnifique sur un couple de français qui pendant la deuxième guerre mondiale a recueilli un enfant Juif, et fui aux Etats-Unis pour se reconstruire là-bas. Sauf que neuf ans plus tard, ils apprennent que les parents de Sam ont bien survécu et recherchent désespérément leur fils. C’est un livre fascinant, avec des personnages complexes, et que je ne peux que vous recommander.

Et sinon, j’ai aussi beaucoup aimé La tante qui ne voulait pas mourir de Shirshendu Mukhopadhyay. Ce livre avait à la base été publié en 1993 au Bangladesh. On y suit une jeune femme qui se marie dans une famille beaucoup plus riche qu’elle, avant de rapidement s’apercevoir que cette famille ne compte que des hommes fainéants. Elle va alors prendre les choses en main et ouvrir un commerce pour éviter la pauvreté à son mari. Il y est aussi question du fantôme de la grand-tante, et d’un coffret de bijoux cachés. C’est un livre plein d’humour, de magie et de vérité que je ne peux que vous conseiller pour cet été !

Du côté des essais, je viens de terminer La terreur féministe d’Irene, et j’ai beaucoup aimé. C’était très intéressant, comme toujours à chaque foi que je pioche un essai féministe dans mon interminable PAL ! Il y est question de la place de la violence dans le féminisme, et de violences subies par les femmes. C’est un texte tout à fait éclairant.

En jeunesse, ensuite, car on ne se refait pas :

J’ai dévoré La carte des confins de Marie Reppelin (que vous connaissez peut-être sur instagram sous le nom de @muffinsandbooks). C’est un chouette roman fantastique où l’on suit un pirate et une voleuse qui finissent par unir leur force dans une quête à l’apparence impossible. Impossible de le lâcher, j’ai hâte de découvrir la suite !

Et j’ai enfin pris le temps de lire Tant qu’il le faudra de Cordélia. Je lea suit sur tiktok depuis un bout de temps, et j’étais vraiment curieuse de découvrir ce livre, qui suit une asso LGBT+ à Paris sur toute une année scolaire. Je l’ai dévoré, je suis accro, et j’ai vraiment hâte de lire le tome 2 qui sort en septembre !

Et un petit dernier du côté des traductions, cette fois-ci en jeunesse (puisque la maison d’édition ne fait rien pour la promo de ce livre, et qu’il en vaut vraiment le coup), je vous recommande chaudement Les filles de la chance de Charlotte Nicole Davis. C’est de l’aventure aux allures de western, qui évoque aussi des questions importantes comme la prostitution, le trauma, etc. C’est un livre un peu dur, mais aussi plein d’action et de rebondissement, et que j’ai dévoré !

Et voilà pour aujourd’hui ! Bonne lecture à tous, et prochaine étape : la rentrée littéraire du mois d’août !

Il était temps : les livres que j’ai lus pour la rentrée littéraire

Oui il était temps que j’en parle, d’autant plus qu’on arrive à une douzaine de romans donc c’est déjà pas mal à condenser en un seul article. J’étais partie un peu déçue sur cette rentrée littéraire, mais finalement j’ai réussi à y trouver mon compte, et voici sans attendre un récap de mes lectures !

_ Une piscine dans le désert de Diane Mazloum (JC Lattès). L’histoire se déroule entre les montagnes et le désert, au Liban. Fausta essaie d’avoir un enfant, et s’est éloignée du bruit de Beyrouth pour séjourner chez son oncle dans un village entouré de montagnes. Sur un coup de tête, elle fait construire une piscine sur le terrain des voisins. Léo doit alors quitter le Canada pour résoudre cette affaire, et prouver à son père qu’il est digne de confiance. À la frontière de trois pays en guerre, nos deux personnages se croisent et se cherchent. Dans l’ensemble, j’ai trouvé le livre un peu lent, mais l’écriture très belle. (3/5 ⭐)

_ Mémoire de soie d’Adrien Borne (JC Lattès). Dans celui-ci, on navigue entre l’épidémie de grippe espagnole qui a succédé à la première guerre mondiale, et l’année 1936 où un jeune homme part au service militaire. Mais lorsqu’il ouvre son livret de famille devant l’officier en charge, le nom de son père n’est pas celui qu’il croyait… Les secrets de famille si bien gardés s’apprêtent alors à être dévoilés. Une très belle fresque historique à l’écriture poignante ! (3/5 ⭐)

_ Liv Maria de Julia Kerninon (L’Iconoclaste). A nouveau, il va être question de secrets de famille. On y suit une jeune femme appelée Liv Maria à travers une grande partie de sa vie. Elle va être amenée à voyager, habitera un moment à Berlin Ouest, construira sa vie en Amérique du Sud, et plus tard en Irlande, toujours mystérieuse, sans cesse elle fuit son passé, et recherche l’indépendance… (3/5 ⭐)

_ Fille de Camille Laurens (Gallimard). C’est l’histoire d’une femme, Laurence, depuis son enfance dans les années 60, jusqu’à la maternité. Toute sa vie, elle a été marquée par le fait que son père voulait un garçon. En passant par le sexisme ordinaire et les violences obstétricales, c’est un livre qui finalement nous fait réfléchir à la condition des femmes ces soixante dernières années. J’ai eu un peu de mal au début, car franchement la situation me faisait mal au cœur, mais j’ai au final beaucoup aimé la relation que Laurence a construit avec sa fille vers la fin du roman. (3/5 ⭐)

_ Comme un empire dans un empire d’Alice Zeniter (Flammarion). Celui-là aussi je l’attendais avec impatience, car j’avais vu d’excellentes critiques dessus cet été. Le retours sur son précédent livre étaient tout aussi bonnes, donc j’étais assez curieuse. On y suit deux personnages dont les vies vont se croiser à l’hiver de 2019 : L, une hackeuse dont le compagnon vient d’être arrêté, et Antoine, qui est assistant parlementaire auprès de l’un des derniers députés du PS. C’est un roman très bien fait sur le désabusement vis-à-vis de notre situation politique. J’ai été un peu déçue par la fin, mais cela n’empêche pas que d’une part le concept était une super idée, et d’autre part, le livre m’a vraiment plu dans l’ensemble. (4/5 ⭐)

_ Le souffleur de nuages de Nadine Monfils (Fleuve Editions). C’est l’histoire d’un chauffeur de taxi et de la vieille dame qu’il emmène sur les routes à la recherche des lieux et des personnes qui ont marqué son passé. C’est certes un livre sans grande prétention, mais surtout une histoire très touchante qui vous réchauffera le cœur : à lire et à offrir ! (3/5 ⭐)

_ Noces de jasmin de Hella Feki (JC Lattès). L’intrigue se déroule à Tunis, en janvier 2011. Mehdi est journaliste, et vient de se faire arrêter à cause d’un article qu’il a posté sur son blog. Au fond de sa cellule, il tourne en rond, tandis qu’au dehors la population gronde. Essia, qu’il a rencontré il y a peu, s’inquiète de sa disparition, et prend la route de Sfax, leur ville d’origine, à la recherche d’une explication, tandis que son père, pharmacien, se remémore l’indépendance et essaie à sa façon de participer au mouvement. Un premier roman magnifique sur la révolution tunisienne, et gros coup de cœur en ce qui me concerne. (5/5 ⭐)

_ Du côté des Indiens d’Isabelle Carré (Grasset). J’avais entendu beaucoup de bien du premier roman d’Isabelle Carré, et j’étais donc curieuse de découvrir celui-ci, mais finalement j’ai été déçue. D’abord, on y retrouve une thématique que je trouve sans intérêt : les maris qui trompent leur femme. Thanks, but no thanks. Ensuite, l’histoire dans l’ensemble est rejouée quatre fois selon les perspectives de quatre personnages différents, et je n’ai tout bonnement pas saisi l’intérêt. Un point positif cependant lorsque Murielle (la voisine du dessus) témoigne du fait qu’elle a été abusée pendant un tournage, et met en avant les relations toxiques qui peuvent avoir lieu dans le monde du cinéma. C’était un très bon passage, mais à part ça je n’ai pas accroché à ce livre. (2/5 ⭐)

_ Car je ne lis pas que des livres originaux, j’ai aussi lu Les aérostats d’Amélie Nothomb (Albin Michel). L’intrigue se déroule à Bruxelles. On y suit cette fois-ci une jeune étudiante en philologie de 19 ans qui se retrouve à donner des cours particuliers de français à un jeune lycéen, et avec des méthodes un peu particulières, elle va finir par lui faire aimer la lecture, d’une manière qui va changer sa vie. Bien que j’ai trouvé ses goûts en matière de lecture un peu snobs, c’est un chouette livre pour les gens qui aiment lire, qui en plus se lit tout seul ! (4/5 ⭐)

_ En poche, j’ai enfin lu Né d’aucune femme de Frank Bouysse dont j’avais entendu tellement de bien. C’est vrai que je savais que ce livre allait être un roman noir. On est bien prévenus, je le reconnais. Mais je ne m’attendais pas à ce que les personnages présentés soient aussi tordus, et d’une certaine manière, c’était fascinant. On y suit, principalement à travers ses journaux, l’histoire de Rose qui a 14 ans a été vendue au propriétaire d’une forge. Elle va d’abord se retrouver à s’occuper de la cuisine et du ménage, jusqu’à ce que le plan machiavélique de cette riche famille soit mis à jour dans toute son horreur… Je ne vous en dis pas plus, si ce n’est qu’on alterne aussi avec le point de vue de plusieurs personnages, et que le livre est un peu violent, mais aussi très bien fait ! (4/5 ⭐)

Et pour finir, deux romans traduits de l’anglais,

_ L’incontournable Nickel Boys de Colson Whithead (Albin Michel). Celui-ci, c’est mon gros coup de cœur. L’intrigue se déroule aux Etats-Unis dans les années 60. On y suit Elwood, un jeune homme à l’avenir brillant, militant pour ses droits à l’image de Martin Luther King qui sur un malentendu, est accusé de vol et se retrouve envoyé dans un institut de correction : la Nickel Academy, qui s’avère être un lieu cauchemardesque, où les pensionnaire sont soumis à des conditions inhumaines. A cela s’ajoute une couche de ségrégation et de racisme. Ce roman, vous n’êtes pas près de l’oublier, mais il est absolument nécessaire. (5/5 ⭐)

_ Et enfin le roman de science-fiction Mother Code de Carole Stivers, qui paraîtra chez Bragelonne fin octobre. Dans un monde ravagé par une épidémie, on suit une équipe de chercheurs qui pour préserver l’espèce humaine, va créer des robots-mères, qui seront capables d’élever des enfants (d’où le concept de “code-mère”). J’avais trouvé le concept assez cool, mais j’ai eu du mal à m’attacher aux personnages, et finalement j’ai eu l’impression d’avoir attendu pendant tout le livre que l’intrigue décolle, sans que cela n’arrive jamais. J’attends un peu de voir les retours à la parution du coup ! (3/5 ⭐)

Et je pense que ça suffit pour aujourd’hui ! Mais la liste de ceux que j’ai envie de lire est bien sûr sans fin, et si tout se passe bien, je pourrais refaire un bilan courant octobre en ajoutant quelques nouveaux coups de cœur de cette rentrée littéraire (qui reste un concept absurde, mais elle s’appelle comme ça donc j’utilise le terme…) En matière de BD j’ai aussi pris le temps de lire Radium Girls de Cy. et Anaïs Nin, Sur la mer des mensonges de Léonie Bischoff, ainsi que le volume 2 de Charlotte Impératrice qui doit il me semble dater du mois de juin, et je les recommande tous les trois ! J’ai aussi eu la chance de pouvoir mettre la main sur l’essai de Pauline Harmange Moi les hommes, je les déteste que j’ai trouvé très intéressant !

Mes Dernières Lectures (Juin-Juillet)

J’ai lu ces dernières semaines toute une série de livres en français, ceci combiné à une inactivité globale sur mon blog (due au fait que j’étais en train de lire, c’est un cercle vicieux) m’a poussé à me dire qu’il était temps que je fasse un bilan, dernières lectures en français ! (Même si le précédent n’est pas si vieux que ça.)

D’abord, j’ai lu le livre d’Olivia Ruiz La commode aux tiroirs de couleurs qui me faisait de l’œil depuis sa parution début juin chez Lattès. L’histoire est la suivante : à la mort de son abuela, la narratrice récupère une énorme commode à laquelle elle était attachée enfant, mais dont elle ignorait le contenu. Dans les tiroirs, sa grand-mère lui a laissé des objets souvenirs de sa vie, et une lettre, qui raconte un grand secret qu’elle avait caché toute sa vie : lorsqu’elle avait une dizaine d’années, elle avait fui l’Espagne franquiste. Page après page, on découvre le destin incroyable de cette femme, qui a survécu à tant de choses. A travers ce joli ouvrage, se dressent également les portraits de trois générations de femmes formidables. C’est un gros coup de cœur en ce qui me concerne, et je ne peux que le recommander !

Ensuite j’ai poursuivi avec ma collection fétiche chez Stock “Ma Nuit au Musée”. Cette fois-ci, c’est Enki Bilal qui a pris la plume, et son ouvrage s’intitule Nu avec Picasso, un mélange de texte poétique et d’illustrations. Je l’ai lu en une heure ou presque, et je dois avouer que j’ai été un tout peu déçue par rapport à mes lectures précédentes. Cela dit, c’était une expérience de lecture absolument unique, entre rêve et réalité, et on retrouve bien sûr la patte reconnaissable de l’illustrateur.

J’ai aussi pour une fois lu un titre bien francophone en littérature jeunesse ! C’est rare, mais il m’avait si bien été vendu par ma représentante que je n’ai pas pu résister, et je n’ai vraiment pas été déçue. Il s’agit de La ville sans vent d’Eléonore Devillepoix. Avec un petit arrière-goût de mythologie grecque, on y suit Lastyanax, jeune homme ambitieux de 19 ans qui s’apprête à devenir mage, et Arka, une jeune orpheline de 13 ans au passé mystérieux qui débarque à Hyperborée pour en découvrir plus sur son passé, et qui devient son apprentie. C’est bien écrit et plein de rebondissements, bref, La ville sans vent est une histoire unique avec des personnages attachants. J’ai déjà hâte de découvrir la suite qui sort, il me semble, au mois d’octobre ! (Titre chez Hachette Jeunesse, à partir de 12 ans).

Je suis partie une semaine en vacances au mois de juillet, et j’ai foncé tête baissé dans les lectures autour du féminisme et de la figure de la sorcière, avec tout d’abord l’ouvrage d’Isabelle Sorente Le complexe de la sorcière qui était sorti en janvier chez Lattès. C’est un ouvrage qui n’est pas forcément facile à lire. Qualifié de roman sur la couverture, j’en conclus que c’est un mélange de fiction et de réalité, qui discute à la fois bien sûr de féminisme et de la figure de la sorcière, mais aussi de harcèlement scolaire. Pas forcément ce à quoi je m’attendais, mais il en demeure que c’est un ouvrage que je ne suis pas près d’oublier.

J’ai ensuite lu l’incontournable Sorcières, la puissance invaincue des femmes de Mona Chollet qui était paru en 2018 chez Zones. Celui-ci, je l’avais repéré depuis quelques temps, et j’ai fini par craquer et me l’acheter (plutôt que de l’emprunter) et j’ai bien fait, car je n’ai pas pu m’empêcher de sortir le surligneur au cours de ma lecture — d’habitude, je me contente de la boite de post-it, mais là il m’a semblé que le surligneur était de rigueur. Ce livre est incroyable, et je l’ai dévoré.

J’ai fait mon retour sur Paris dans le train avec Les Evadées d’Alexandra Fritz, qui était paru chez Grasset en février. Je l’avais repéré il y a quelques temps en faisant du tri sur les étagères de la librairie, et quand j’avais vu que la narratrice était une lesbienne d’1m93 qui cherchait à trouver sa place dans le monde, il n’en avait pas fallu plus pour me rendre curieuse ! C’est une histoire d’amour et d’amitié entre deux jeunes femmes pourtant fort différentes, et qui sont en quête de liberté. Ça parle aussi de chats, de théâtre, en bref, c’est un roman qui fait chaud au cœur. Je l’ai lu pratiquement d’une traite !

Et enfin j’ai embrayé sur le classique de Maryse Condé Moi, Tituba sorcière… qui était sur mon étagère depuis quelques années je pense, et qui m’a tout également conquise. Inspiré d’une véritable figure historique, une esclave noire qui a été l’une des premières arrêtées lors des tribunaux de Salem, l’histoire de Tituba est largement romancée par Maryse Condé, qui introduit notamment la notion de féminisme auprès de son personnage. Bref, ça faisait des années que je voulais lire ce livre, je suis ravie d’avoir enfin pris le temps de le faire, et je m’accorde avec la plupart de la critique qui l’a trouvé génial !

On va s’arrêter là pour aujourd’hui, mais je peux vous dire dores et déjà que le prochain sur ma liste est La nuit des béguines d’Aline Kline, que j’ai acheté dans une petite librairie à Batz-sur-Mer. J’ai aussi mis la main sur Beauté fatale de Mona Chollet, et quelques autres ouvrages sur le féminisme. Et bien sûr, j’ai la rentrée littéraire qui m’attend, donc inutile de dire que je vais avoir de quoi lire dans les prochaines semaines !